Formation et développement du Centre Saint-Philippe de Koupéla
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Situation fin 2000

L'état d'avancementdes

le fonctionnement du colège
Les autres activités du centre
La formation
L'industrialisation et l'offre de service
En conclusion
Evolution des recettes et dépenses du collège Saint-Philippe
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Situation fin 2000

Des personnes et des associations telles que les Cordées de l'Amitié et les Amis du Centre Saint-Philippe qui, depuis longtemps déjà, apportent leur soutien aux populations du Burkina Faso pour les aider à se doter des moyens nécessaires pour que s'amorce un cycle durable de développement économique, savent que la priorité doit-être donnée à la lutte contre l'analphabétisation dont souffraient, il y a encore peu de temps 80% des hommes et 90 % des femmes.

Au cours des années 80, un gros effort avait été fait pour doter les villages de la région de Koupéla d'écoles primaires, mais faute de place dans le seul collège public de la région, 70 % des titulaires du certificat d'étude ne pouvaient poursuivre leurs études.

Aussi a-t-il été décidé, il y a dix ans, de développer à Koupéla un centre. Le Parrain en serait Saint-Philippe, fondateur de l'Ordre de l'Oratoire, en signe de reconnaissance envers la communauté Oratorienne qui, avec d'autres missions dont il sera question ci-dessous, a reçu comme objectif de développer un collège mixte capable de dispenser un enseignement général de base et tout un éventail de formations techniques adaptées aux besoins des populations locales:

  • Agriculture et élevage
  • Éducation familiale et rurale
  • Mécanique
  • Métiers du bâtiment
  • Menuiserie
  • Hôtellerie et restauration

Le développement de ce centre devait respecter deux règles économiques simples:

  • Les investissements initiaux sont réalisés grâce à des moyens financiers fournis par des pays ou des communautés désireux de soutenir le développement économique du Burkina Faso.
  • Le Centre Saint-Philippe devait-être indépendant financièrement aussi vite que possible du point de vue de son fonctionnement.

Nous faisons ci-dessous le point:

  • De l'état d'avancement des investissements réalisés au Centre Saint-Philippe.
  • Du fonctionnement du Collège et de son évolution à court terme.
  • Du développement des autres activités du Centre et des projets à concrétiser.
L'état d'avancement des investissements pour le Collège

Lancés en 1992, les investissements se sont succédés d'année en année et devraient encore se poursuivre 2 ou 3 ans avant que le Collège soit en état de satisfaire correctement les besoins des populations locales.

10 ans pour construire un collège de quelques centaines d'élèves peut paraître long, mais:

  • Il faut du temps pour récolter les capitaux destinés à financer des projets de développement sans buts lucratifs.
  • Une partie significative des travaux a été réalisée grâce à Auteuil International, au cours des chantiers entrepris en période estivale par des équipes venues de France. Ceci a étalé dans le temps la réalisation du projet.
  • Il était surtout essentiel que la direction et l'animation du Collège soient prises en charge par des Burkinabés et il n'aurait pas été possible de recruter en un ou deux ans les 35 salariés qui assurent aujourd'hui le fonctionnement du Collège. Un développement à vitesse modéré a permis la construction d'une équipe compétente, régulièrement renforcée par le personnel formé en France, et notamment les Apprentis d'Auteuil qui remplacent les coopérants encore présents à Koupéla.

Fin 2000, le centre a néanmoins atteint un stade de développement qui lui permet de voir l'avenir avec sérénité:

  • Le centre dispose actuellement de cinq bâtiments, dont quatre comportent quatre classes et un bureau, le cinquième abritant les ateliers de mécanique automobile et la petite mécanique.
  • Le collège peut accueillir plus de 1000 élèves et propose les formations technique suivantes: Mécanique automobile, agriculture et élevage, économie familiale et rurale.
  • Grâce à un forage, le centre est autonome en eau.
  • L'énergie électrique est, depuis Juillet 1999, délivrée par ligne haute tentions
  • Un foyer inauguré à la rentrée 1999 peut accueillir une centaine de filles à l'internat.
  • L'entreprise du centre, dont une grande partie à été mise en culture est entouré d'un mur d'enceinte de 1,5 Km de long.

On veut compléter cet ensemble par:

  • Un bâtiment administratif, ainsi on pourrait libérer cinq salles réparties dans les bâtiments existants
  • Les investissements nécessaires pour deux bâtiments, pour développer de nouvelles sections techniques: Métiers du bâtiment, menuiserie et informatique.

Les sommes engagées jusqu'à présent sont évaluées à: 3,6 millions de Francs CFA.

Ceci comprend le coût des matériels expédiés d'Europe, mais ne comporte pas la contrepartie financière de l'activité bénévole des personnes qui se sont engagées dans les chantiers d'été, ni celles des habitants de Koupéla qui ont bénévolement apporté leur concours à des travaux de terrassement ou à la fabrication des parpaing mis en oeuvre.

On notera seulement pour conclure, qu'un collège capable d'accueillir 1000 élèves, avec bien sûr, des exigences bien supérieures, notamment en terme de nombre d'élèves par classe, coûterait au moins dix fois plus en France.

Le fonctionnement du collège

Le collège a accueilli une soixantaine d'élèves en Octobre 1992. La huitième rentrée, en Octobre 2000, a concerné 700 élèves.

L'établissement a déjà fait l'objet et ce, sans problème, d'une inspection de l'éducation nationale et d'un contrôle fiscal.

Le centre Saint-Philippe ne reçoit aucune subvention de l'état et doit faire face à toutes les charges qu'entraîne son fonctionnement. On notera qu'au Burkina Faso, l'enseignement public n'est pas non plus gratuit.

Les frais de fonctionnement du Centre sont aujourd'hui de l'ordre de 400000 Francs Français par an dont 80 % couvrent les frais de personnel soit 35 salariés. Ces sommes paraissent faibles vues de la France, mais au Burkina Faso le salaire mensuel d'un directeur d'école n'est que de 1500 Francs Français. Celui d'un coopérant européen est de 800 Francs Français.

Les recettes ordinaires ont deux origines

Les frais de scolarité demandés aux parents, soit 550 Francs Français pour l'année. L'école public, elle, demande 300 Francs Français. Ces frais sont portés à 850 Francs Français pour les classes où l'enseignement entraîne la mise en oeuvre de matériels et outillages onéreux, comme la mécanique auto par exemple.

La contre partie des bourses. Le centre tient en effet à ce que des enfants, dont les parents seraient incapables de payer les frais de scolarité, puissent malgré cela, accéder à l'enseignement secondaire. Il est soutenu dans cette volonté par différentes associations qui souhaitaient, notamment, qu'une place aussi large que possible, soit faite aux filles alors que les familles donnent souvent la priorité aux études des garçons. Plusieurs dizaines de bourses sont ainsi financées.

En outre, le centre bénéficie encore de subventions venant de France et destinées:

  • A financer des opérations ponctuelles, comme l'achat des vélos prêtés aux collégiens habitant très loin du centre.
  • A couvrir les impayés. En effet, certaines familles peu fortunées, demandent à ne payer qu'une partie des frais de scolarité à la rentrée. Il arrive, lorsque les récoltes sont mauvaises, qu'elles ne puissent régler tout ce qu'elles doivent.
Les autres activités du Centre

Pour ses promoteurs, le Centre Saint-Philippe est un élément de réponse à la question suivante: Comment contribuer à l'émergence, dans la région de Koupéla d'activités économiques viables ?

Structure indépendante, capable d'agir sur le long terme grâce à des soutiens financiers fiables. Le Centre au contact de la population, connaît ses besoins et peut s'engager dans des opérations qui lui paraissent susceptible de contribuer au développement de l'économie locale.

Le Centre a pour mission d'intervenir sur deux plans:

  • La formation
  • L'industrialisation et l'offre des services.
La formation

Nous avons dit que c'était une priorité. Le gros de l'effort a porté jusqu'à présent sur le développement du collège. Mais les adultes n'ont pas été oubliés. Depuis 1993, le centre coopère à l'action d'associations humanitaires, les Cordées de l'Amitié, les Frères d'Espérance... Qui travaillent à promouvoir l'amélioration des techniques de production agricole ou de la qualité du cadre de vie familial...

Dans ce contexte, le centre organise l'été, des sessions de formation ouvertes aux villageois et aux villageoises de la région de et dont les thèmes sont, l'alphabétisation, mais aussi les techniques agricole, l'hygiène, la gestion...

Pour mieux soutenir cette démarche de formation, le centre doit se doter:

  • D'une salle polyvalente capable d'accueillir des activités culturelles, cérémonies religieuses, stage de formation, etc...
  • D'une bibliothèque ouverte à tous et qui serait la seule de la région de Koupéla.

Il reste donc à trouver le financement de ces projets.

L'industrialisation et l'offre de service

Les besoins sont importants et diversifiés. En outre, grâce aux efforts de formation engagés à différents niveaux, des compétences sont ou deviendront bientôt disponibles pour prendre en charge des activités technologique ment évoluées par rapport à ce que l'on trouve en moyenne au Burkina Faso. Il parait donc possible au Centre de s'engager sur ce terrain en visant trois objectifs:

  • Contribuer directement au développement de l'économie locale en offrant des emplois, en valorisant des matières premières locales et en développant l'offre des services
  • Mieux assurer son indépendance financière en tirant des revenus de ces activités.
  • Montrer l'exemple et soutenir le cas échéant, l'essaimage d'activités dont l'intérêt économique aurait été démontré.

Si dans ce domaine, les réalisations du centre sont encore modestes, production et vente de gâteaux par la section " économie familiale et rurale ", la mise en culture de terrains du centre ". Deux projets significatifs sont en bonne voie de réalisation ":

  • Un garage dont le matériel est déjà en place et va être mis en service par un coopérant français, dont le remplaçant Burkinabé est en cours de formation en France. Ce garage pourra prendre en charge l'entretien courant de véhicules automobiles.
  • Une briqueterie est entièrement financée et les travaux viennent de se terminer. On dispose en effet, dans la région de Koupéla, d'argile transformable en brique qui pourraient remplacer les parpaing généralement utilisés dans la construction en dur car il n'y a pas de pierre dans la région. On éviterait ainsi l'importation de ciment, on valoriserait une matière première locale et on devrait susciter le développement de l'industrie du bâtiment. Cette opération pourra en outre être produite sur d'autres sites, s'il se confirme qu'elle satisfait un besoin en étant économiquement viable. Fin Août 2002, cette briqueterie est achevée et il ne manque plus que l'alimentation électrique pour démarrer la production.

De nombreux autres projets sont déjà formulés dont la réalisation devrait s'enchaîner dans les années à venir. On pense en particulier à:

  • Créer une boulangerie
  • Développer l'offre hôtelière, restauration et hôtellerie
  • Créer des points de vente pour les produits de consommation courante
  • Développer la transformation de produits agricoles.
En conclusion

Le Centre Saint-Philippe occupe d'ores et déjà une place importante dans la vie publique de la province de Koupéla. Sa notoriété lui a valu d'être choisi par la C.E.E , pour prendre en charge sur le plan local, la réalisation d'un programme d'aide alimentaire dont a bénéficié le Burkina Faso en 1998.

Ce résultat a été obtenu grâce au soutien de nombreuses associations, parmi lesquelles on distinguera Auteuil International, dont l'action a en particulier, permis que soit obtenus d'importants financements de la communauté Européenne.

Un énorme travail reste cependant à faire pour que l'activité du Centre Saint-Philippe se traduise par une croissance significative du niveau de vie des habitants de la province de Koupéla.

Il faut espérer que tous les partenaires déjà engagés ou qui s'engageront dans ce projet seront solidaires dans le long terme, avec des responsables en charge des opérations sur le terrain. Ceci dans un climat d'amitié, de confiance et de respect mutuel.

Évolution des recettes et dépenses du collège Saint-Philippe

Année scolaire
Dépenses
Frais de scolarité
Bourses
Subventions
% des subventions

1992 / 1993

1993 / 1994

1994 / 1995

1995 / 1996

1996 / 1997

1997 / 1998

1998 / 1999

108155

168510

177065

188484

214690

270490

370700

74000

100275

138365

141385

171290

212900

327050

20000

30250

20000

25000

25000

39950

41180

14155

47985

18700

22100

18400

17640

2470

13,09 %

22,54 %

10,56 %

11,73 %

8,57 %

6,52 %

0,65 %